« Pris en groupe, les quelques cinquante pays les plus pauvres du monde dépensent deux fois plus pour le service de leur dette qu'ils ne reçoivent d'aides, ce qui n'a aucun sens » affirmait le journal The Economist, dans son éditorial de décembre 1999. Les deux tiers de la dette sub-saharienne depuis 1988 ont été générés par les intérêts liés aux emprunts antérieurs. Or c'est dans cette région aussi que le nombre des sous-alimentés a plus que doublé en 25 ans. Le sommet du G7 avait annoncé avec fracas un grand programme de réduction de dette pour les PPTE (Pays pauvres très endettés) mais on a vu que ce programme est assorti de conditions telles qu'il n'a pu s'appliquer à ce jour qu'à trois pays et pour un montant de 35% de leur dette, ce qui représente 0, 25 % de la dette du Tiers-monde. Les réductions de la dette sont en outre accompagnées de conditions d'ajustements structurels telles qu'elles annullent les effets positifs que pourraient avoir ces réductions sur le bien-être de la population. Divers pays ont fait des effets d'annonce sur des remises à 100% de la dette du tiers monde, Ainsi les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, la France, la Belgique.... Or les sommes allouées dans les budgets nationaux pour ce faire sont scandaleusement dérisoires et se font généralement au détriment du budget de la coopération au développement et au bénéfice d'organismes de crédits à l'exportation.
- Quelle initiative le Conseil a-t-il pris ou va-t-il prendre pour que soit mis en route un programme de remise de la dette des pays pauvres qui touche l'ensemble des 50 pays les plus pauvres, pour un montant significatif?
- Le Conseil se fixe-t-il des objectifs afin d'inscrire la réduction de la dette du tiers-monde dans les budgets nationaux et communautaires, si possible en affectant les budgets des organismes qui ont bénéficié d'intérêts plantureux et sans affecter les budgets de coopération au développement?
- Les positions adoptées par les pays de l'Union européenne représentés au sein des organismes multilatéraux (FMI, BM, etc ) se sont-elles modifiées suite aux nombreuses études montrant les effets désastreux pour le bien-être de la population des politiques d'ajustements structurels qui sont imposées par ces organismes?